Trafic de voitures volées

Albanie

Plus grand marché européen de voitures de luxe volées

Sur le plus grand marché européen de voitures de luxe volées en Albanie, le choix est illimité : l’acquéreur pourra à moins de la moitié du prix, devenir l’heureux propriétaire d’une Porsche, d’une Farrari, d’une Mercédes ou d’un 4x4 dernier modèle.

«tu peux faire ta commande selon le type de vehicule, son année de construction et la somme que tu es disposé à payer. Deux semaines plus tard, ta voiture est livrée», explique, débonnaire, un négociant barbu, arborant une imposante chaîne en or massif autour du cou.

sur le marché poussiéreux de voitures de luxe de shijak, à quelques km du port de Durres (ouest), sont exposés de luxueux modèles. Les dernier modèle Mercedes est cédé à moins de 20.000 euros, une Jeep neuve se négocie à 15.000 euros et les BMW de 10 et 12.000 euros.

Ce sont des affaires en or, à condition toutefois que l’acheteur ne soit pas trop regardant sur l’authenticité des papiers des ces véhicules. Dans de nombreux cas, ils proviennent de vols simulés en accord avec les propriétaires.

Ces vols simulés représentent au moins 80% du marché des voitures de luxe en Albanie», indique M. Tare beqiri, responsable du département du crime organisé au ministère de l’Interieur.

Les routes de ce trafic sont nombreuses. Commençant en Italie, en France, en Autriche ou en Allemagne, elles passent ensuite par la Grèce, la Macédoine, le Monténégro, la Serbie ou la Bulgarie.

«En général, les trafiquants travaillent à la commande. Une fois en Albanie, ce sont intermédiaires qui s’occupent de tout», soulignent les responsables d’Interpol à Tirana.

A Shijak, une véritable industrie complémentaire a été créée : confection de faux papiers, de plaques d’immatriculation, changement des numéros de châssis et de moteur un et parfois même de couleur s’il faut.

«Nos clients ne sont pas seulement des particuliers. Des institutions d’Etat, des diplomates étrangers et même des ministres ont acheté leurs véhicules chez nous» affirme Ajet Reço, un des marchands de shijak.

www.elmoudjahid-dz.com/pdf/2002/03/23/html/sante.htm 

 

Gendarmerie Royale du Canada GRC-RCMP, DIRECTION DES RENSEIGNEMENTS CRIMINELS, Crime organisé et vols de voitures, http://www.rcmp-grc.gc.ca/crim_int-f/sparkplugfre.htm 

 

FRANCE

LE MONDE | 23.07.01 | 10h42

Les vols de voitures ont spectaculairement augmenté durant l'année 2000

Renault Clio, Ford Fiesta et 205 Peugeot sont les modèles les plus dérobés

L'affaire a commencé par la simple surveillance d'un bar de Villejuif (Val-de-Marne). L'établissement avait été repéré pour accueillir des figures du banditisme de la banlieue sud. En enquêtant sur l'origine des ressources de l'époux de la tenancière, très confortables en dépit de son absence d'activité professionnelle, les policiers de la division nationale pour la répression des atteintes aux personnes et aux biens (DNRAPB) ont mis au jour, le 27 juin, un important trafic de voitures volées. Les véhicules étaient dérobés en région parisienne; puis ils étaient maquillés dans un garage de Thiais (Val-de-Marne), selon le principe de la "doublette". Celui-ci consiste à donner à la voiture volée les caractéristiques techniques d'un même modèle qui a été gravement accidenté et mis à la casse. L'origine réelle du véhicule est ainsi rendue plus difficile à identifier.

UN DÉLIT ATTRACTIF

Ce réseau bien structuré – où chacun tenait un rôle: vol, maquillage de la voiture, fabrication de faux papiers – a valeur d'exemple, d'autant que la revente visait un marché local, comme c'est de plus en plus le cas. En 2000, selon les statistiques de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), 86 138 voitures ont été volées et n'ont pas été retrouvées, contre 74047 l'année précédente. Aux dires des policiers, ce type de délit est toujours attractif, car il est rarement puni de peines supérieures à cinq d'emprisonnement. Il attire des délinquants spécialisé. Il alimente aussi, aux côtés des stupéfiants, l'économie souterraine de certains quartiers sensibles.

Dans le tiercé des cibles des voleurs, la Renault Clio, avec environ 19 000 vols en 2000, figure au premier rang suivie de la Ford Fiesta, puis de la 205 Peugeot. Ces voitures de catégorie moyenne sont principalement destinées au marché français. Elles sont en général écoulées par des garagistes peu scrupuleux, ou par le biais de petites annonces passées dans les magazines spécialisés dans la vente entre particuliers. Toutes ne sont pas dérobées par des réseaux de trafic organisé. La plupart d'entre elles font l'objet de vol "au détail", voire d'emprunts occasionnels. 54 % des véhicules volés sont ainsi retrouvés dans la semaine qui suit leur disparition. Il y a aussi les escroqueries à l'assurance, commise par les propriétaires légaux des voitures. Ils déclarent leur véhicule volé, alors qu'ils l'ont en fait revendu dans un pays étranger. La réglementation en matière d'assurance favorise ce genre de délit: au bout d'un mois de disparition, la compagnie rembourse la "victime", et devient propriétaire de la voiture, qu'elle tente de récupérer.

Les trafiquants les plus importants restent spécialisés dans les voitures de luxe, ou répondent à des demandes particulières, comme l'illustre cette autre affaire réussie par la DNRAPB. Elle a démarré, il y a dix-huit mois, par un contrôle effectué par des policiers espagnols à Algésiras. Un conducteur français a été interpellé à bord d'un véhicule volé. L'enquête a révélé qu'il participait d'un trafic qui alimentait, à partir de Bordeaux (Gironde), Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, en 4x4 de marque Toyota. La clientèle était composée de notables locaux qui n'ont pas été inquiétés. Une quarantaine de personnes ont été interpellées, à l'exception du commanditaire mauritanien. Les 4x4 étaient acheminés par la route via l'Espagne ou par la mer, via le port du Verdon, dans l'estuaire de la Gironde. Au total, près d'une centaine de véhicules auraient emprunté ces parcours.

Au sein de ces réseaux, la rémunération moyenne des intermédiaires s'élève à une somme comprise entre 30 000 et 40 000 francs, estiment les policiers qui citent l'exemple de voitures italiennes vendues en France. Celles-ci sont livrées clés en main avec les papiers, pour une somme d'environ 50 000 francs. Lorsqu'elles sont revendues à des particuliers, elles atteignent une somme cinq fois supérieure, et approchent le prix de l'Argus.

DES FLUX DIFFICILES À REPÉRER

Les flux de trafic demeurent cependant difficiles à repérer avec précision. La France ne sert parfois que de lieu de transit. Ainsi ont été interceptés dans un port de l'Atlantique des 4x4 américains, dont le modèle n'est pas fabriqué en Europe. Ils devaient être écoulés dans les pays Baltes. Sur le Vieux Continent, l'Allemagne est le pays qui effectue les contrôles les plus stricts. Ses modèles de luxe, BMW ou Mercedes, continuent à alimenter en priorité les pays de l'Est.

Pour améliorer les contrôles, la France vient d'adhérer à l'Automatic Search Facility (ASF), un fichier international de recherche des véhicules volés, géré par Interpol. D'autres pays recourent à des méthodes simples et parfois efficaces. La Roumanie a réussi à limiter les escroqueries à la voiture faussement volée. A l'entrée sur le territoire, les policiers notaient sur le passeport des visiteurs le numéro d'immatriculation de la voiture. Si à la sortie du pays, le titulaire du document d'identité n'avait plus son véhicule, il était sommé de fournir une explication convaincante.

Pascal Ceaux

http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226-5194-209648,00.html 

Valeurs Actuelles n° 3369 paru le 22 Juin 2001

 Voitures volées : La filière française

 Réseaux Sur dix véhicules volés, quatre ne sont jamais retrouvés. Ils partent vers le Maghreb ou vers l’Est. Un trafic qui fait de la France un des premiers exportateurs de voitures volées…

Marseille, 29 janvier 2001. Un garage près du port. Après trois mois d’enquête, les policiers ont décidé de ferrer. Et la pêche est bonne : dix-huit personnes écrouées. A leur actif, cinq cents voitures haut de gamme volées, des cartes grises vierges provenant d’un vol à main armée à Vitrolles, en juin 2000, des certificats internationaux vierges dérobés à l’Automobile Club d’Aix-en-Provence… Tout un réseau de trafic de voitures volées en partance pour l’Algérie vient d’être démantelé, mais une bataille gagnée n’annonce pas la fin de la guerre.

Les chiffres du fichier des véhicules volés (FVV) appellent à la mobilisation : sur le territoire français, pour un parc de trente et un million d’unités, plus de trois cent quarante mille véhicules ont été volés l’an dernier, soit neuf cent trente par jour, dont 10 % d’utilitaires et de poids lourds. Car tout se vole, y compris les autocars… Le chauffeur d’une compagnie de Carpentras revenait d’un circuit touristique en Espagne. Peu après Barcelone, il croise sur l’autoroute un autre bus de la compagnie. Il s’étonne : le chauffeur habituellement affecté à ce bus est en congé. De retour à Carpentras, il apprend que l’autocar a été volé au dépôt. Quand il l’a croisé, il filait vers le port espagnol d’Algésiras, en partance pour l’Afrique…

 Pour les assurances, ces statistiques se traduisent en espèces sonnantes et trébuchantes. A la Fédération française des sociétés d’assurances, on tient les comptes : " Sur cent déclarations liées à l’automobile, soixante et une concernent des vols d’accessoires et trente-neuf des vols de voitures. " Plus de 5 milliards de francs sont consacrés à indemniser les victimes d’un vol de voiture, sur une enveloppe globale de 6,5 milliards.

Face aux embuscades, l’alarme ne sert à rien

A une époque où le moindre coup de vent déclenche une alarme, où certains modèles sont équipés de coupe-circuit a priori dissuasifs, on peut s’étonner que les voleurs soient toujours aussi actifs. Il faut dire que l’espèce sait s’adapter, comme l’explique l’adjudant-chef Michel Bidault, spécialiste du sujet, en poste à Rosny-sous-Bois aux services techniques de recherches judiciaires et de documentation (STRJD) : " De nouvelles techniques de vol sont apparues, le home jacking et le car jacking. Le home jacking, c’est le vol à domicile, les voleurs venant se servir dans votre garage. Le car jacking, c’est l’embuscade au feu rouge. Dans les deux cas, il s’agit de voler le véhicule avec les clés et souvent avec les papiers. "

Depuis quelque temps, le car jacking alimente la rubrique des faits divers. Une voiture s’arrête au feu rouge. Un scooter vient la percuter à l’arrière. Le conducteur sort pour constater les dégâts. Profitant de la place laissée vacante, un voleur s’installe au volant et démarre en trombe, aussitôt imité par le complice au scooter. En moins de deux l’automobiliste redevient un piéton. C’est parfois sous la menace d’un couteau ou d’une arme à feu que le conducteur doit accepter d’abandonner son véhicule…

On peut distinguer deux catégories de malfrats. Dans la première, ceux qui "empruntent" la voiture pour se payer un rodéo du samedi soir, ou qui volent un véhicule pour l’utiliser ensuite à des fins criminelles… C’est ce que révèle Stéphane Quéré, chercheur au Centre universitaire et juridique de recherche sur les menaces criminelles contemporaines, dans une étude sur le vol de véhicules : " Les "casses à la voiture bélier" sont ainsi précédés du vol de ces voitures. Ce genre d’activité est particulièrement le fait de malfaiteurs issus de la communauté des gens du voyage. Selon la gendarmerie, une collaboration voit actuellement le jour entre les délinquants des banlieues et les "délinquants itinérants" : les premiers tiendraient à la disposition des seconds des stocks de véhicules volés pour leurs activités criminelles. "

Les voitures volées en France : Disparitions de véhicules au cours des neuf premiers mois de 2000. Sur un parc de trente et un millions, 340 000 ont été dérobés, dont 10 % d’utilitaires, de poids lourds et d’autocars !Dans la seconde famille de malfrats, on peut loger les "commerçants", ceux dont la raison antisociale est la revente des véhicules volés. Les chiffres donnent une idée de l’ampleur de ce trafic : sur les trois cent quarante mille véhicules volés l’an dernier, cent trente-cinq mille n’ont pas été retrouvés. En d’autres termes, quatre véhicules sur dix disparaissent dans la nature. Ces véhicules ont été revendus. Ce "commerce" s’accompagne d’un autre trafic, celui des cartes grises.

3 000 francs pour convoyer une voiture à Marseille

La carte grise, c’est la carte d’identité d’une voiture, où figurent son numéro d’immatriculation et son numéro de série, frappé sur un élément du châssis. A chaque voiture volée il s’agit donc d’adjoindre une carte grise frauduleuse. Une technique qui a fait ses preuves consiste à acheter des épaves avec leur carte grise. Un expert, véreux de préférence, donne son aval pour la réparation et la remise en circulation du véhicule. Evidemment, l’épave n’est jamais retapée. En revanche, la carte grise retrouve une seconde vie : une voiture volée hérite des plaques d’immatriculation correspondantes et son numéro de série est refrappé pour correspondre à celui de la carte grise.

Cette technique peut faire des petits, quand les voleurs disposent de cartes grises vierges. Car des lots de cartes vierges sont volés chaque année, bien que l’administration se refuse à en communiquer le nombre exact… Avec des cartes grises aussi vraies que des vraies, le crime est presque parfait. Même si tous les trafiquants, pressés par le temps, n’aspirent pas à la perfection.

Le 21 avril, à Marseille, une patrouille de police repère une Peugeot 406 mal garée. " Papiers du véhicule, s’il vous plaît. " L’automobiliste obtempère. Les numéros d’immatriculation et de série de la carte grise correspondent bien à ceux du véhicule mais les policiers, sentant le coup fourré, poursuivent leurs investigations. Le numéro de série correspond à celui d’une 406 volée deux jours plus tôt en région parisienne ! Les trafiquants ont fait le travail à moitié : ils ont bien changé les plaques, mais ils n’ont pas refrappé le numéro de série du véhicule volé et l’ont inscrit sur la fausse carte grise !

Les pays importateurs : Les grands ports européens sont les plaques tournantes du trafic en direction du Maghreb. L’Allemagne et l’Italie sont les principaux "fournisseurs" des nouveaux marchés : les pays de l’Est.L’individu interpellé avouera avoir touché 3 000 francs pour convoyer le véhicule à Marseille. On peut le croire : avec Rotterdam et Anvers, Marseille est une plaque tournante du commerce par voie maritime des voitures volées (le trafic "terrestre" s’orientant vers l’Allemagne pour les pays de l’Est, vers l’Espagne pour l’Afrique). Avec un flot annuel de cinq cent mille véhicules en transit, et les multiples liaisons qu’il propose avec l’Algérie, le port phocéen offre aux voleurs une infrastructure incomparable. Impossible de contrôler tous les véhicules partant pour l’Algérie, sous peine de multiples retards à l’appareillage des bateaux, ce qui provoquerait un bouchon plus gros que la sardine qui, dit-on, obstrua le Vieux-Port !

La Méditerranée ne rend toutefois pas leur virginité aux véhicules volés. En Algérie, les années quatre-vingt-dix ont été marquées par de nombreux scandales liés au trafic de voitures, scandales où ont été impliqués, outre des trafiquants professionnels, des policiers et des fonctionnaires délivrant les faux papiers nécessaires. D’après les chiffres communiqués par la gendarmerie nationale algérienne, ce sont près de mille cinq cents trafiquants qui ont été arrêtés depuis 1996. Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, un tiers des voitures volées en Europe seraient "algérianisées".

À Mostar, des véhicules volés vendus en plein air

Tous les véhicules arrivant en Algérie ne sont pas destinés au marché local. Il s’opère une redistribution vers d’autres pays africains. Un coopérant français ayant travaillé au Niger au début des années quatre-vingt-dix en témoigne : " Régulièrement arrivaient à Niamey des caravanes d’une vingtaine de voitures, provenant d’Algérie via la piste transaharienne qui passe par Agadez. A l’évidence, c’étaient des véhicules volés revendus ensuite sur le marché. Après une série de vols à Nice, les détectives d’une compagnie d’assurances sont venus enquêter sur place. Quand ils ont vu, et compris, que c’étaient les notables du coin qui achetaient les voitures, ils ont préféré laisser tomber… "

Si l’Afrique constitue pour les trafiquants un marché très porteur, les pays de l’ex-URSS et de l’ancienne Yougoslavie offrent également de nombreux débouchés. Dans son étude, Stéphane Quéré indique la tendance : " Les pays d’Europe orientale (comme la Pologne, la République tchèque…) ont longtemps été des pays importateurs de voitures volées avant de voir leur marché saturé. Au trafic de véhicules s’est donc tout naturellement substitué un trafic de pièces détachées… Actuellement les voitures volées sont plutôt exportées vers des pays encore plus à l’Est comme la Russie, l’Ukraine, la Moldavie ou les pays baltes… Ainsi en Bulgarie, 20 % du parc automobile est constitué de véhicules volés. A Mostar, en Bosnie, existent de véritables marchés en plein air de voitures volées où les acheteurs viennent faire leur choix. En Albanie et au Kosovo, petits truands et grands mafieux roulent avec arrogance dans des Mercedes et BMW, naturellement volées. "

En Afrique et à l’Est, rien de neuf donc, que de la voiture d’occasion volée ! A croire, comme l’indique avec humour Alain Bauer, auteur de nombreux ouvrages sur la sécurité publique, dans la préface qu’il a donnée au rapport de Stéphane Quéré, que " le trafic de véhicules volés représente pour eux une quasi-aide au développement "…

Olivier Annichini

 

Au carrefour des réseaux de contrebande, la Hongrie renforce la surveillance de ses frontières

Un des plus grands défis que la Hongrie doit relever consiste à adopter entièrement et à appliquer efficacement les normes de Schengen, ce qui est une condition fondamentale de son adhésion à l’Union européenne. Cela implique le devoir d’endiguer l’immigration clandestine, le trafic de personnes, ainsi que deux autres branches particulièrement lucratives pratiquées par le crime international, le trafic de drogue et de tabac. Le défi est de taille, puisque la Hongrie est située à la croisée des itinéraires européens est-ouest et sud-nord. Le développement qui s’impose sera rendu possible par le budget hongrois ainsi que par un subside ciblé de l’Union européenne.

De l’avis d’experts, la contrebande est devenue le délit le plus lucratif en Hongrie. Budapest est devenu un centre régional pour la contrebande organisée, pratiquée surtout par des Roumains, des Kosovars albanais, des Ukrainiens, des Afghans, des Arabes, des Chinois, des Turcs et des Hongrois. Les entrées illégales en Hongrie peuvent être localisées essentiellement sur les secteurs de la frontière avec l’Ukraine, la Roumanie et la Serbie. Les sorties illégales ont pour but le plus souvent l’Allemagne et l’Italie, via l’Autriche, mais aussi via la Slovaquie et la République tchèque ou encore la Slovénie.

La majeure partie de ceux qui passent illégalement la frontière, surtout les Asiatiques, s’adressent aux trafiquants et leur versent un tarif très attrayant. Ces derniers promettent d’organiser le passage clandestin, du départ à l’arrivée au pays choisi, quitte à soumettre leurs clients à des conditions inhumaines. Les gardes-frontières hongrois que la loi de novembre 1997 autorise à mener des enquêtes réussissent à appréhender plusieurs centaines de passeurs d’hommes par an, soit trois fois plus qu’il y a plusieurs années.

Ces deux ou trois dernières années, la police des frontières refoule annuellement environ 60 000 migrants clandestins désireux se rendre à l’Ouest pour y trouver des conditions d’existence meilleures. Parmi les appréhendés, les Afghans, les Bangladais, les Pakistanais, les Chinois et les Irakiens sont les plus nombreux. Cependant il n’est pas rare que les polices autrichienne et allemande arrêtent sur leur territoire de nombreux groupes de migrants ayant réussi, avec le concours de passeurs, à franchir l’actuelle frontière de Schengen.

La forte rentabilité de la contrebande du tabac explique que, depuis deux ans, les cigarettes sont en tête des fraudes douanières. Chaque année, près de cinq millions de paquets de cigarettes sont saisis et détruits. Souvent, des cigarettes venues de Macédoine, d’Ukraine, de Roumanie et de Yougoslavie transitent par la Hongrie vers les marchés rémunérateurs d’Europe de l’ouest. Parfois ces fraudes aboutissent. Les douaniers hongrois appréhendent les contrebandiers généralement à la frontière, mais il n’est pas rare non plus qu’ils saisissent les marchandises dans des dépôts de transit à l’intérieur du pays.

Le principal itinéraire du narco-trafic passe également du sud-est au nord-ouest. La destination de ces livraisons est souvent la Hongrie. Selon les spécialistes, en Hongrie vivent actuellement 30 000 à 50 000 drogués dépendants et 80 000 à 100 000 consommateurs réguliers de drogues. Ceux qui ont essayé un narcotique sont trois ou quatre fois plus nombreux. Les régions les plus pénétrées sont Budapest, ainsi que les départements méridionaux de Csongrád et de Baranya. La plupart des drogues, en premier lieu l’héroïne, viennent de Turquie par les modes de transport les plus divers dans le dessein d’être distribuées en Hongrie, ou réexpédiées vers l’ouest.

Les profits les plus fabuleux sont encaissés par des bandes organisées, souvent internationales, fortes de capitaux considérables. Celles-ci s’occupent à grande échelle de la contrebande d’hommes, de voitures, de drogues et de cigarettes.

A l’heure actuelle, la police des frontières fait fonctionner 27 services de reconnaissance criminelle dans des villes proches de la frontière. Ils sont autorisés à se servir même de moyens propres aux services secrets - à partir de la mise sur écoute des téléphones mobiles jusqu’à l’infiltration dans des groupes de passeurs d’hommes - pour démasquer les bandes organisées.

Au-delà des tâches de contrôle et de garde des frontières, il faut désormais désamorcer les actions des mafias. C’est que, désormais, des groupes de migrants clandestins passés par la frontière "verte" sont tassés dans des Mercedes et des BMW volées, et, la nuit, les convois foncent vers l’intérieur du pays à grande vitesse, mettant en œuvre d’innombrables astuces pour échapper aux autorités. La police des frontières plaide pour le renforcement de ce secteur devenu particulièrement dangereux. En effet, comme la Slovaquie et la République tchèque appliquent désormais l’obligation de visa pour les personnes qui viennent d’Ukraine, il est à prévoir qu’une bonne partie du trafic clandestin sera transposé du nord vers cette frontière "verte". Dans ce cadre, a été créé récemment, dans la commune de Rozsály, dans le nord-est, département de Szabolcs-Szatmár-Bereg, à quelques kilomètres seulement de la triple frontière Hongrie-Ukraine-Roumanie, un poste de police muni des moyens informatiques les plus modernes et de véhicules tout-terrains.

Pour ce qui est des vols de voitures, la police s’efforce de les refouler par la création d’une unité spéciale de repérage et l’examen obligatoire de l’origine des véhicules. Le ministre de l’Intérieur a annoncé, dans la première quinzaine de février, une réduction de 25% des vols pendant les deux dernières années. Mais, selon les spécialistes, l’examen de provenance des voitures et le contrôle accru incitent les bandes organisées à exporter clandestinement le plus possible de voitures volées. Les voitures de luxe ont pour destination le Proche-Orient et celles de moindre valeur, les pays de l’est et du sud.

Selon le général de division Mihály Arnold, commandant national de la police des douanes, la Hongrie s’est hissée à l’avant-garde internationale de la lutte contre la drogue pour ce qui est de l’efficacité de la reconnaissance et par son programme stratégique adopté en 2000. Elle est même la toute première en Europe quant à la découverte des trafiquants de cocaïne et la première au monde pour le dépistage de ceux qui passent les drogues, avalées, dans le corps. La police des frontières et la police nationale font fonctionner dans le pays 32 groupes de repérage du narco-trafic. Pour rendre plus efficace le travail des douanes, prochainement seront mis en service des dispositifs mobiles aptes à radiographier non seulement malles et colis, mais aussi les chargements entiers. Ce contrôle sera étendu aux transports de marchandises ferroviaires et fluviales. Le Commandement national des douanes sera doté en outre, de nouveaux hélicoptères et les marchandises seront de plus en plus souvent contrôlées.

Le budget de la police des frontières augmentera cette année de 21%, atteignant 27,l milliards de forints. L’an prochain, sa croissance sera de 28%. Cette augmentation permettra d’engager annuellement un millier de garde-frontières et de financer des transformations et des développements techniques conformes aux accords de Schengen. On s’efforce de développer certains dispositifs qui, à ce jour, n’étaient utilisés que rarement comme les appareils infrarouges, les enregistreurs à chambre thermique, les endoscopes destinés à observer les cavités des moyens de transport, les sondes à gaz carbonique aidant le repérage de personnes cachées et aussi les automobiles appropriées à la poursuite des contrebandiers. Conformément aux désirs exprimés par l’Union européenne, le gros des effectifs et des moyens techniques de la police des frontières sera centré surtout à la garde des frontières avec l’Ukraine, la Roumanie et la Yougoslavie. A cet effet, l’Union débloquera une aide de près de 5 milliards de forints somme à laquelle le gouvernement hongrois ajoutera une enveloppe de même grandeur.

MTI

http://www.jfb.hu/30/art2.htm

La Revue de Presse de RFI

Le vol de voitures au cœur du trafic international

(MFI) L'Afrique qui est désormais touchée par tous les grands trafics criminels, dont ceux de la drogue et des armes, n'échappe pas au vol et à la contrebande des voitures qui ont connu, depuis dix ans, un essor extraordinaire à travers le monde.

Interpol (Organisation internationale de police criminelle) dont une des tâches essentielles est d'assurer "l'assistance réciproque la plus large de toutes les autorités de police criminelle" souligne que le vol des voitures s'est développé au même rythme que le marché de l'automobile, suscitant l'intérêt des grandes filières du crime organisé.

Interpol, qui a organisé en septembre dernier une conférence sur ce problème à Sofia en Bulgarie réunissant policiers, assureurs et loueurs de voitures, estime que près de deux millions de véhicules sont volés chaque année en Europe et 1,6 millions aux Etats-Unis. A peine un peu plus de la moitié sont récupérés. Les pays les plus touchés sont les principaux fabricants comme les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, la France, l'Italie, l'Allemagne et l'Afrique du Sud.

Selon des experts internationaux, un groupe de mafieux russe a ainsi établi un service de transport clandestin en Afrique du Sud, opérant jusqu'en Afrique centrale et occidentale. Ce groupe utilise des avions de fabrication russe capables de porter des chargements d'armes aussi bien que des voitures volées ou des diamants entre des aérodromes de fortune, situés en dehors du contrôle des autorités. Ces appareils auraient notamment servi à fournir des armes aux diverses parties pendant les récents conflits en Afrique Centrale.

Les SAPS (Services de police de l'Afrique du Sud) ont déclaré la guerre au crime organisé, local et transnational. Ils ont créé dès 1993 une unité spécialisée, l'OCIU (Organised Crime Investigation Unit), pour combattre la grande criminalité qui, selon ces experts, constitue "une menace sérieuse contre les économies de l'Afrique du Sud et de l'Afrique australe", en raison du coût énorme "en termes de pertes de revenus, de devises étrangères et de ressources naturelles." Mais cette tâche est d'autant plus difficile que les autorités ne disposent guère des moyens nécessaires pour un contrôle vraiment efficace des frontières.

La mafia russe travaille en Afrique avec des réseaux ouest-africains dirigés le plus souvent par des trafiquants nigérians, implantés aussi aux Etats-Unis où ils sont passés maîtres dans d'autres formes de criminalité telles que les fraudes bancaires et les fraudes à l'assurance.

Technologies modernes

Interpol considère que le marché unique européen, la dissolution de l'ex-URSS et l'expansion du réseau routier dans les pays en développement ont accru les vols de voitures. Les moyens de transport à travers les frontières des véhicules volés sont variés : par la route tout simplement ou bien par bateau, cachés dans des containers, ou enfin, plus rarement, par avion, pour les voitures de luxe, afin de rentabiliser le voyage.

Parmi les marques les plus prisées figurent les 4x4, très populaires en Afrique en raison de l'état des routes, et les voitures haut de gamme. Les camions et leurs pièces de rechange sont aussi très demandés dans plusieurs parties du monde où ils sont très chers. Interpol souligne que les groupes du crime organisé se sont intéressés à ce trafic parce qu'il est très lucratif, avec de larges marges de profit et peu de risques. En effet les peines encourues pour vol de voitures ne sont pas très sévères. Les réseaux sont bien structurés : il y a une parfaite division du travail entre voleurs proprement dit, mécaniciens et passeurs.

Les exemples mentionnés par Interpol vont de la "multinationale" qui "expédie" les limousines de luxe de l'Europe de l'Ouest vers le Moyen-Orient et l'Asie, au groupe d'expatriés ouest-africains qui envoient des véhicules loués en Europe par voie maritime de ports britanniques vers l'Afrique occidentale. Des ressortissants de l'Europe de l'Est vivant aux Etats-Unis sont pour leur part passés maîtres dans le démantèlement de voitures qu'ils envoient en pièces détachées à des membres de leurs familles restés aux pays qui reconstruisent les véhicules.

Interpol utilise pour lutter contre les trafics les technologies les plus modernes, qui ne sont toutefois pas encore à la portée des 177 membres de l'organisation dont le siège est à Lyon dans le sud-est de la France. Les techniciens de l'organisation ont d'ores et déjà mis en œuvre plusieurs bases de données dont l'une porte sur des véhicules volés et peut contenir des données sur dix millions de voitures. Ces sources d'informations vont pouvoir être consultées automatiquement par la police des pays membres, via un serveur, au secrétariat général grâce à un système qui est en train d'être développé. Une solution d'avenir, selon certains experts, pourrait être le repérage des voitures par satellite, système basé sur celui du guidage qui existe déjà sur certains véhicules de luxe vendus aux Etats-Unis.

http://www.vehicle-documents.it/articoli_veicoli/art_40.htm

Criminalité

Un véhicule volé toutes les dix secondes

Selon Interpole, 3 millions de véhicules disparaissent par an dans le monde procurant 19 milliards de dollars aux réseaux criminels. Mercedes, BMW, Opel, Audi et Volkswagen sont les marques les plus convoitées en Europe.

Toutes les 10 secondes un véhicule est volé dans le monde, 3 millions de véhicules disparaissent chaque année assurant un profit de 19 milliards de dollars (20,8 mds EUR) aux réseaux criminels, a annoncé un responsable d'Interpol mardi à Sofia.

Les réseaux de voitures volées sont également exploités pour le trafic d'armes, de drogues et d'être humains, a indiqué Iver Frigaard, directeur du bureau européen d'Interpol, lors d'une conférence mardi à Sofia sur le vol de véhicules et la fraude aux assurances.

Dans les pays de l'Union européenne 470.000 voitures ont été volées en 2000, assurant un bénéfice de 7 milliards d'euros. Mercedes, BMW, Opel, Audi et Volkswagen sont les marques les plus sollicitées par les réseaux criminels en Europe, a déclaré Dirk Vande Ryse, responsable de l'unité de vols de voitures à Europol.

Dans les pays de l'Union européenne, le nombre des véhicules volés diminue, mais le nombre de ceux qui ne sont jamais retrouvés demeure stable, avec une légère tendance à la hausse, a indiqué Dirk Vande Ryse. En 2000 moins de vols ont été enregistrés dans les pays européens par rapport à 1999, sauf en Autriche et aux Pays-Bas, alors qu'en France une augmentation des vols de 17% s'est manifestée, a-t-il ajouté.

Dans les pays producteurs de voitures comme l'Allemagne, la France et l'Italie, mais aussi en Autriche, Belgique, Finlande, aux Pays-Bas et en Suède, de plus en plus de voitures disparaissent pour ne plus être retrouvées. Elles constituent en 2000 39% de toutes les voitures volées contre 38% en 1999 et 32% en 1998, selon Europol.

( 02/10/2001 )

Sélection extraite du service général de l'AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Copyright © 1998 Agence France-Presse.

C'est le nombre de pays représentés à la conférence consacrée au vol et au trafic international de voitures volées qui s'est ouverte hier à Sofia (Bulgarie) sous l'égide d'Interpol. Raymond Kendall, secrétaire général de l'organisation policière internationale, a relevé en ouverture que l'effondrement du bloc communiste avait entraîné l'apparition d'un 'nouveau type de trafic', entre les mains du 'crime organisé', ne portant plus essentiellement sur les modèles ou marques de luxe mais sur des véhicules de moyenne gamme. 'Aujourd'hui, ce problème nous préoccupe beaucoup plus que le vol de voitures de luxe', a-t-il souligné. Selon les chiffres d'Interpol, deux millions de véhicules, dont 50% à 60% sont retrouvés, sont volés chaque année en Europe et 1,6 million aux Etats-Unis, dont 60% à 70% sont finalement récupérés

Communiqué de presse Interpol

19 novembre 2001

Le chef d’Interpol déclare que les profits liés au vol et au trafic de véhicules peuvent servir à aider les organisations terroristes. Le vol de voitures est un problème grave qui se pose dans le monde entier : plus de trois millions de voitures disparaissent chaque année dans le monde. Interpol estime le montant de ces vols à 21 milliards d’USD pour seulement 45 pays en Europe, en Amérique du Nord et dans certaines régions d’Afrique et d’Asie.

« Le vol de voitures est une source de profits considérables pour les milieux criminels » a déclaré Ronald K. Noble, Secrétaire Général d’Interpol, lors de l’ouverture aujourd’hui à Lyon (France) du Symposium sur la criminalité organisée transcontinentale en matière de véhicules. « Ces profits peuvent servir à aider les organisations criminelles ou terroristes dans leur action de déstabilisation des nations en développement, et à consolider leur position » a-t-il ajouté.

Le trafic de véhicules est principalement le fait d’organisations criminelles structurées et complexes d’envergure mondiale, et est lié à d’autres formes de criminalité. Par exemple, l’Allemagne se trouve actuellement confrontée à une augmentation du nombre de vols de voitures de location par des ressortissants de pays africains qui utilisent de faux passeports pour obtenir des cartes de paiement, celles-ci leur permettant ensuite de louer des voitures à des sociétés. L’Italie et la Grèce sont pour leur part la cible d’organisations criminelles albanaises se livrant au trafic de voitures. La violence est un modus operandi de plus en plus fréquemment employé pour voler des voitures de luxe destinées à l’exportation. L’Afrique australe sert aux organisations criminelles pakistanaises et japonaises de région de transit pour l’exportation de véhicules de luxe en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans d’autres pays d’Asie.

La base de données ASF (Automated Search Facility) d’Interpol sur les véhicules volés, mise en service il y a quatre ans, contient aujourd’hui des enregistrements concernant plus de 2,5 millions de voitures volées dans 59 pays. Plus de 80 pays l’interrogent régulièrement 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, pour savoir si des voitures ont été signalées comme volées. On enregistre plus de 1 000 réponses positives par mois, ce qui implique dans de nombreux cas non seulement la restitution du véhicule, mais aussi la possibilité pour la police d’atteindre les organisations criminelles en cause.

« C’est une grande réussite » a déclaré le chef d’Interpol. Il a assuré les participants au symposium de la volonté d’Interpol d’améliorer encore le service qu’il fournit à ses pays membres dans ce domaine, notamment par l’adoption d’une stratégie du « tout en un » permettant de gagner du temps pour le renseignement et le travail d’enquête.

http://www.interpol.int/Public/ICPO/PressReleases/PR2001/PR200136fr.asp 

 

Trafic de voitures volées : la Mauritanie ciblée

Les enquêteurs d'Interpol (la police internationale) se retrouvent de nouveau en Mauritanie où décidément le trafic de véhicules volés commence à donner à notre pays une réputation mal venue. Nouakchott, où se trouve actuellement la mission d'Interpol, serait le point de chute de ce trafic par lequel les voitures volées en Europe transitent par le Maroc avant d'être liquidées à des prix défiant toute concurrence dans la multitude de "bourses" et lieux de "tieb-tieb" apparus ces dernières années. Sont particulièrement visés les véhicules tout terrain, très prisés dans notre pays et dans certains autres pays de la région. Interpol n'en est pas à son premier séjour en Mauritanie puisqu'elle a déjà eu par le passé à mener ce genre d'enquête dans notre pays, couronnée par l'identification de plusieurs voitures volées ayant par la suite été récupérées et rapatriées.

http://www.mapeci.com/300/tendances.htm 

 

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