Week-end de violences ordinaires dans la Seine-Saint-Denis...

LE MONDE | 01.08.01 | 10h36

MIS A JOUR LE 01.08.01 | 11h50

Vols avec effraction, agressions en bande organisée, attaques à main armée… "Le week-end a été calme", commente, fataliste, le procureur adjoint du tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis), Jean-Louis Voirain, à la lecture du compte rendu que lui ont adressé, comme tous les lundis matin, les services de police du département. Sur le front de la délinquance, le week-end a commencé vendredi 27 juillet à 23 heures, quand deux hommes encagoulés et armés d'un pistolet mitrailleur ont fait irruption dans une cafétéria du centre des Arcades, à Noisy-le-Grand. Les malfaiteurs ont emporté 10 631 francs, après avoir blessé le gérant, d'un coup de poing.

Le samedi, à 7 heures, un homme a été agressé à son domicile, à Vaujours. Après l'avoir ligoté, ses trois agresseurs lui ont dérobé son téléphone mobile et une somme de 13 000 francs. Quatre heures plus tard, un chauffeur qui rentrait chez lui a été attaqué à Saint-Ouen. Sous la menace d'une arme, il a dû vider son portefeuille, qui ne contenait que 350 francs. A 14 h 30, des violences avec arme ont été signalées à Bagnolet : "Là, il ne s'agissait pas d'une agression, précise le magistrat, mais d'un fou, tout nu sur son balcon, qui tirait avec un revolver."

"UN GRAND CLASSIQUE"

Une série d'autres vols, avec ou sans effraction, à l'arraché ou à main armée, sera encore enregistrée durant le week-end à Tremblay, à Montreuil et aux Lilas. A Dugny, un "saucissonnage" complète la liste : dans la nuit du 27 au 28 juillet, cinq hommes ont pénétré dans un appartement, dont ils ont frappé et attaché l'occupant, pour le contraindre à révéler le code de sa Carte bleue. "Un grand classique", note le procureur. Dimanche, à 17 h 25, la semaine s'est terminée par un vol à main armée dans une station-service de Drancy. Les malfaiteurs, casqués et gantés, se sont enfuis avec 6 000 francs. "Les banques et les bureaux de poste, de mieux en mieux protégés, ne font plus recette", constate M. Voirain, qui s'inquiète de la recrudescence des vols à main armée dans les commerces de proximité, plus vulnérables. "Les petites recettes obligent les malfaiteurs à récidiver, explique-t-il, surtout pendant les trois premières semaines de juillet, avant les départs en vacances." Au mois d'août, note-t-il, le nombre de ces délits baisse fortement en région parisienne.

....

Alexandre Garcia

 

Retour à Saint Denis