La télévision nationale, basée à Hànôi, relève de l'autorité du cabinet du Premier Ministre et du Comité Central du Parti Communiste Vietnamien.
Selon les chiffres officiels, les chaînes de télévision vietnamiennes couvrent 87% du territoire et touchent près de 65 millions de téléspectateurs potentiels. Si aucune statistique fiable n'a été réalisée sur ce point, on estime néanmoins à entre 7 et 8 millions le nombre de téléviseurs au Viêtnam.
Créée en 1970, la Télévision du Viêtnam diffuse ses programmes par voie hertzienne, et dispose, grâce à des relais terrestres et satellitaires, d'une couverture nationale. VTV se décompose selon trois chaînes, pour un total de 41 heures de diffusion par jour.
Chaîne généraliste essentiellement axée sur l'information et la politique, elle diffuse onze heures et trente minutes quotidiennes (de 5h à 10h, puis de 17h à 23h30). C'est la plus ancienne des trois unités de production. Elle propose différents points sur l'actualité au cours de la journée, le rendez-vous majeur étant le journal national, diffusé à 19h00, en direct depuis avril 1998 (audience estimée à 23 millions de téléspectateurs chaque jour). VTV1 fait une large part à l'information internationale grâce aux reprises d'images étrangères. Elle diffuse un journal quotidien en français, mis en place en 1993, en collaboration avec Canal France International.
Chaîne éducative, scientifique et d'apprentissage des langues étrangères, elle propose quotidiennement sept heures de programmes (de 10h à 17h).
Chaîne de divertissement à vocation commerciale, elle est entrée en service au printemps 1996 et est devenue depuis la plus populaire. Avec douze heures (quatorze heures le dimanche) de diffusion quotidienne (de 12h à 24h), VTV3 assure l'essentiel de la grille de la télévision vietnamienne. Sa programmation est constituée d'émissions de divertissement, de jeux, d'événements sportifs (matches de football etc), de films de fiction et documentaires, mais aussi des émissions culturelles et d'informations économiques.
Pour l'information, VTV dispose d'un réseau de 4 stations régionales (Hô Chi Minh Ville, Huê, Ðànang et Cântho, distinctes des télévisions provinciales), avec lesquelles la télévision nationale est reliée par fibre optique pour la transmission des images. Les télévisions des provinces du Nghê An et de Phü Yên collaborent également avec le Département de l'Information de VTV.
A noter que les programmes de VTV1 et 2 sont diffusés sur Measat, et ceux de VTV3 sur Thaicom2. Il existe également un canal intitulé VTV4, qui propose un programme de quatre heures (de 0h00 à 4h00), synthèse de la production locale, et diffusé par satellite (Thaicom3) à destination de la diaspora vietnamienne à l'étranger.
La perspective du lancement d'un satellite vietnamien (Vinasat) en 2002 offrirait à VTV la possibilité de couvrir de ses programmes toute la région d'Asie du Sud-Est.
La Télévision du Vietnam diffuse quotidiennement un journal d'information en français, en direct à 15h00 sur VTV2, et en différé vers 23h15 sur VTV1. Avec une présentation en plateau, ce journal fait le point sur l'actualité nationale et internationale, et propose un agenda des événements culturels à Hànôi et à Hô Chi Minh Ville. Fruit d'une coopération entre Canal France International, l'Ambassade de France et VTV, la première diffusion du journal en français (JEF) remonte au 14 juillet 1993. Grâce à la compétence de ses journalistes, dont certains ont suivi une formation de deux ans à l'école de journalisme de Lille, le JEF a acquis une excellente réputation, devenant même un modèle de professionnalisme pour l'ensemble des rédactions de VTV1. A noter que la Télévision de Hô Chi Minh Ville propose également un journal en français, chaque jour à 23h00.
Chaque province est dotée d'une station de télévision, placée sous la responsabilité du comité populaire local, mais également sous la tutelle de l'institution nationale VTV. Il en existe au total soixante et une, mais la plupart d'entre elles ont très peu de production propre et se contentent de relayer les programmes nationaux, en particulier le journal national de 19h00 en direct. Dans les grandes villes, les télévisions locales sont beaucoup plus dynamiques, c'est le cas de Ðanang au centre ou de Ðalat et Cântho au sud. Mais les plus importantes restent celles de Hànôi et Hô Chi Minh-Ville.
Chaîne régionale couvrant 12 provinces dans le nord du pays (10 millions de téléspectateurs potentiels), elle connaît ces dernières années un développement rapide. Avec 18h30 de diffusion quotidienne (de 5h30 à 23h55), elle propose une programmation diversifiée (actualités, programmes sportifs, grands films étrangers, séries asiatiques, dessins animés...).
Station régionale, la Télévision de Hô Chi Minh-Ville parvient, grâce à de forts revenus assurés par la publicité, à concurrencer la télévision nationale sur tout le delta du Mékong (près de 18 millions de téléspectateurs potentiels). Elle propose deux chaînes, l'une généraliste et éducative, l'autre commerciale et de divertissement, respectivement intitulées HTV9 et HTV7, et diffuse quatre heures trente quotidiennes (de 18h 30 à 23h) auxquelles il faut ajouter des rediffusions dans la journée. Sa programmation mêle tous les genres avec une dominante sport et variétés.
S'il n'existe pas de véritable réseau câblé au Viêtnam, Hànôi et Hô Chi Minh-Ville ont disposent d'un réseau " MMDS " (Microwave Multichannel Distribution System). Placés sous la tutelle de VTV, ces réseaux distribuent neuf chaînes étrangères, principalement à l'attention des sites hôteliers et de la communauté expatriée. Le MMDS permet aujourd'hui à plusieurs milliers de Vietnamiens d'avoir accès aux images étrangères transmises par satellite. Moyennant 340 dollars (220 à HCMV) pour l'installation et 35 dollars (50 à HCMV) mensuels, les abonnés peuvent s'équiper d'une antenne et d'un récepteur qui leur permettent de recevoir 9 chaînes étrangères. Il est ainsi possible de suivre les programmes de CNN, Cartoon Network, MTV, Deutsche Welle, Star Movie, OPT1, ESPN, Discovery Channel et TV5, la chaîne de la francophonie. A noter que d'autres villes du pays (Ðà Nang, Nha Trang, Hai Phòng, Cân Tho, …) devraient prochainement disposer de leur propre réseau câblé, ce mode devant remplacer à terme le MMDS à Hànôi et à HCMV.
Il est également possible de capter environ 70 chaînes étrangères par voie satellitaire. Néanmoins, la moitié de ces signaux sont codés ou compressés, ce qui limite à 30 les programmes directement accessibles. Les caractéristiques techniques des satellites présents en Asie (Asiasat, Palapa, Thaicom, ...) imposent actuellement des paraboles de diamètre imposant (1.20 m minimum), et donc chères (entre 800 et 1800 dollars). De plus, les particuliers n'ont pas l'autorisation d'en posséder ; elles restent donc à l'usage exclusif des institutions, des infrastructures hôtelières et touristiques et des expatriés.
Depuis le début des années 90, VTV et certaines télévisions locales (Hànôi, Hô Chi Minh Ville) ont passé des accords commerciaux et de coopération avec des chaînes et opérateurs télévisuels étrangers, afin d'enrichir leurs grilles de programmes. A noter que le gouvernement vietnamien impose un quota de moins de 50% de programmes étrangers sur le volume total de la diffusion.
Depuis huit ans, les programmes français sont présents sur les télévisions vietnamiennes, essentiellement à travers l'offre de Canal France International. CFI a notamment permis à la Télévision du Vietnam de retransmettre en 1998 en direct l'intégralité des matches de la Coupe du Monde de Football. En 1999, VTV a repris environ 11 heures de programmes français par mois, mêlant images d'actualités, films documentaires et de fiction, programmes sportifs et pour la jeunesse. Les télévisions de Hanoi (environ 4 heures de reprises de CFI par mois), Hô Chi Minh Ville (environ 16 heures), Hai Phòng et Cantho bénéficient également de ce service. A l'occasion du premier séminaire des télévisions asiatiques partenaires de CFI, organisé en février 2000 à Hô Chi Minh Ville, la Télévision de Nha Trang a signé un protocole de coopération avec CFI. La Télévision de Huê devrait également figurer dans la liste des télévisions partenaires de CFI.
Parallèlement à ces reprises, des contrats ponctuels sont signés avec de nombreux diffuseurs et distributeurs, sur la base de barter ou d'achats directs. Ces derniers ont pu se développer depuis la création en novembre 1998 d'un département chargé spécifiquement de l'acquisition de programmes étrangers, qui a marqué une étape importante du développement des relations à caractère commercial. VTV est désormais en contact avec des sociétés françaises de production et de distribution, en lien avec TVFI (TVFrance international).
La diffusion au Vietnam de TV5, la chaîne internationale de la francophonie débuté le 1er mai 1997 sur les réseaux MMDS de Hànôi et Hô Chi Minh Ville. TV5 s'est ainsi substituée à CFI qui occupait jusqu'alors le canal réservé à une chaîne d'expression française. TV5 peut également être captée en réception directe depuis les satellites Palapa C2 (en analogique) et Asiasat 2 (en numérique). A noter que TV5 a proposé le 15 avril 2000 à ses téléspectateurs un programme en direct de 24 heures consacré à Hanoi et au Vietnam, dans le cadre de son émission "Ça me dit", une opération télévisuelle sans précédent au Vietnam.
A noter également qu'il est possible de recevoir depuis le satellite Asiasat 2 les programmes de Fashion TV et MCM.
La Télévision du Vietnam (VTV)
43 Nguyên Chi Thanh, Hànôi, Viêtnam
-M. VU Van Hiên, Directeur Général
-M. NGUYÊN Van Phuong, Directeur des Relations Internationales
Tel : 00 84 4 835 59 33, Fax : 00 84 4 835 53 32
Site internet : www.vtv.org.vn
Achat de programmes :
- M. NGUYÊN Kim Thach, Directeur des acquisitions de programmes
Tel : 00 84 4 771 53 77, Fax : 00 84 4 771 53 76, mail : pad@vtv.org.vn
- M. VU Duc Khuynh, chef des programmes documentaires, magazines et pour la jeunesse (tel : 84 4 831 68 96, fax : 84 4 831 73 09, mail : vuduckhuynh@hotmail.com
- M. VU Huy Hung, chef des programmes sportifs (tel/fax : 84 4 835 34 92)
Placée sous l'autorité du cabinet du Premier Ministre et du Comité Central du Parti Communiste Vietnamien, tout comme la télévision, la radio nationale couvre aujourd'hui 85 % du territoire vietnamien, soit 90 % de la population. La radio est le seul média à atteindre certaines régions montagneuses éloignées des centres urbains. Malgré les progrès enregistrés par la télévision en terme de couverture hertzienne, elle garde donc une importance particulière dans certaines zones rurales, où elle est encore parfois diffusée par haut-parleurs. Une estimation fait état de 12 millions de récepteurs (source : VOV).
Elle possède, comme la Télévision du Vietnam, une couverture nationale et diffuse, sur toutes les gammes d'ondes, un total de 122 heures de programmes par jour, réparties sur ses 5 unités de production :
VOV 1 : programme généraliste essentiellement axé sur l'information, la politique et l'économie ;
VOV 2 : programme musical, culturel, éducatif et d'apprentissage des langues étrangères, diffusé sur les mêmes fréquences et gammes d'ondes en alternance avec VOV1 ;
VOV 3 : programme réalisé sur le modèle " music and news ", diffusé 24h / 24 h en FM (100 MHz) ;
VOV 4 : programme destiné aux ethnies minoritaires, diffusé 12 heures par jour en cinq langues locales, sur une fréquence en ondes moyennes et servant de matière aux vingt radios des provinces concernées ;
VOV 5 : programme à destination des étrangers et des Vietnamiens francophones et anglophones;
VOV 6 : radio destinée à l'étranger et en particulier aux Vietnamiens d'outremer.
Il en existe 61 au total, à l'échelon de la province ou du district. Celles de province sont généralement couplées à la télévision, et placées sous la responsabilité des comités populaires, tout en faisant partie du réseau national de " La Voix du Vietnam ". Si certaines d'entre elles produisent quelques programmes propres généralement consacrés à l'actualité et à la culture locales, elles fonctionnent également comme des relais de VOV, à l'exception de la Voix du peuple à Hô Chi Minh-Ville, qui possède d'importants moyens de production, et à acquis de ce fait une plus grande autonomie.
La musique française est présente sur les ondes vietnamiennes grâce à l'offre de Radio France International, et de Francophonie Diffusion, dont les CD sont proposés aux principales radios. La place de la chanson française et francophone s'est renforcée dernièrement avec la mise en place d'un créneau quotidien supplémentaire de 30 minutes sur la Voix du Vietnam, ce qui porte à environ 2 heures le volume quotidien occupé par la musique française sur les radios vietnamiennes.
La Voix du Vietnam (VOV)
58 Quán Su, Hànôi, Viêtnam
-M. TRÂN Mai Hanh, Directeur Général
-Mme HOÀNG Minh Nguyêt, Directrice des Relations Internationales
Tel : 00 84 4 824 00 44, Fax : 00 84 4 826 11 22, Mail : qhqt.vov@hn.vnn.vn
Le cinéma vietnamien s'articule autour de quatre structures institutionnelles :
- Le Département du Cinéma du Ministère de la Culture et de l'Information (MCI), habilité à délivrer les autorisations de tournage, répartir le budget alloué chaque année par le gouvernement vietnamien sur les projets qui ont reçu son agrément, accorder l'autorisation de distribution pour tous les films sur le territoire vietnamien, et à l'étranger pour les films vietnamiens.
- FAFILM, exportateur, importateur et distributeur exclusif de films vietnamiens et étrangers.
- L'Institut de l'Art cinématographique et de la conservation, qui dépend également du MCI, en charge du stockage et de l'archivage des films produits par l'ensemble des studios vietnamiens (80.000 bobines).
- L'Association des Cinéastes Vietnamiens, regroupe les professionnels du cinéma vietnamien autour de projections de films, débats et festivals.
Il existe 12 studios de cinéma au Vietnam, tous subventionnés par le Ministère de la Culture et de l'Information. Parmi les plus importants, on notera le studio de la fiction (400 films en 40 ans), le studio du film documentaire et scientifique, le studio du film d'animation (Hanoi), ou encore le studio Giai Phóng (Hô Chi Minh Ville). La très grande majorité des films vietnamiens est financée entièrement par l'Etat, qui alloue des budgets se situant généralement entre 60.000 et 80.000 USD pour un film.
Si on dénombre environ 80 cinémas au Vietnam, à peine une vingtaine d'entre eux projettent régulièrement des films en 35 mm.
La plupart des provinces dispose d'un lieu de projection placé sous la responsabilité du Comité populaire de la province, mais il s'agit en général d'équipements vidéo. Il existe également des cinémas itinérants pour les provinces plus reculées.
Le parc de salles de cinéma équipées en projecteurs 35 mm reste donc essentiellement limité aux grandes villes comme Hànôi, Hô Chi Minh Ville et Huê.
Certains cinémas dépendent de FAFILM, d'autres des autorités provinciales (regroupées en sociétés de cinéma). Le Département du cinéma et l'Institut du cinéma disposent également de leurs propres salles.
Au début des années 90, les salles de cinéma ont connu une très forte baisse de fréquentation (certains chiffres font état d'une baisse de 80%). Cela est dû en grande partie au développement rapide de la vidéo : la télévision propose en moyenne 5 films par jour ; les cassettes vidéo (pirates) se sont, elles aussi, très largement répandues, une concurrence que ne peuvent pas affronter les exploitants de salles. De mauvaises conditions de projection dans de nombreuses salles (équipements usés, salles peu confortables) ont également contribué à éloigner les Vietnamiens des cinémas.
De plus, le public s'est un temps désintéressé des productions nationales, si bien que, jusqu'à encore récemment, un film vietnamien restait au maximum une semaine en salle. Ce phénomène a entraîné la fermeture de nombreuses salles, transformées en supermarchés ou en stations service.
La tendance a un peu changé au cours de l'année 2000. D'une part, certains films vietnamiens, primés dans des festivals internationaux, ont obtenu un grand succès à l'échelle nationale. C'est le cas de Ðoi Cát (la Vie de sable) de NGUYÊN Thanh Van, ou encore de Bên không chông (le quai des sans époux) de LUU Trong Ninh.
D'autre part, si l'offre en films étrangers reste limitée, quelques récents films à succès américains ont permis aux principales salles d'attirer un public nombreux : Gladiator, Chicken run, Mission impossible : 2, ou encore The Mummy returns.
A noter que la distribution de ces films américains au Vietnam a été rendue possible par la création d'une joint-venture entre une société américaine (Visionet) et FAFILM.
Si le monopole de l'importateur a été en principe annulé, FAFILM reste à l'heure actuelle l'acteur principal de la distribution cinéma. Les exploitants de salles ont la possibilité d'acheter eux-mêmes les droits et les copies de films selon leur propre politique de programmation. En réalité ils n'ont pas les moyens financiers de le faire, et continuent à acheter leurs films auprès de FAFILM. Néanmoins, cette perspective génère de nouveaux projets de multiplexes (en joint-venture avec des sociétés américaines et allemandes).
Compte tenu de la baisse régulière des budgets alloués par l'Etat au cinéma, la production nationale de films en 35 mm est passée d'une trentaine de films dans les années 80, à une dizaine à la fin des années 90. Entre 1997 et 1999, la production cinématographique vietnamienne compte à peine 19 films de fiction en 35mm. En revanche, la vidéo s'est considérablement développée. 150 films ont été réalisés en 2 ans.
Nous donnerons ici quelques exemples de réalisateurs et de films 35mm parmi les plus importants de cette période :
Le film marquant de l'année s'intitule Retour à Van Ly de LÊ Hoang. Produit en 1996, ce film a été récompensé à plusieurs reprises, notamment au Festival des 3 Continents à Nantes, où il a reçu le 2ème Prix. Ce film a également été sélectionné dans d'autres festivals internationaux (Rotterdam, Palerme, Bruxelles, ...)
On notera également la présentation du film Hai Nguyêt de TRÂN My Ha à l'édition 98 du Festival des 3 Continents à Nantes. Ce film produit par le studio Giai Phóng a également reçu le Prix de l'Association des Cinéastes Vietnamiens la même année à Hànôi.
Cinq films de fiction auront été réalisés au cours de l'année, dont La
vie de sable de Nguyên Thanh Van, Le quai des femmes célibataires de LUU Trong
Ninh, L'immeuble de VIÊT Linh et Les coupeurs de bois de VUONG Duc. Ces deux
derniers ont été sélectionnés pour l'édition 99 du Festival des 3
Continents.
Le court-métrage Course de nuit, réalisé par Bùi Thac Chuyên, étudiant à l'école de cinéma de Hànôi, a reçu le troisième prix la sélection Cinéfondation lors de l'édition 2000 du festival de Cannes. Ce film, co-produit par Lazennec-tout-court a bénéficié du soutien du Ministère français des Affaires Etrangères.
ÐANG Nhât Minh, réalisateur de Nostalgie à la Campagne, qui avait obtenu
plusieurs prix dans des festivals à l'étranger en 96 et 97, a achevé un
nouveau film intitulé La saison des Goyaves. Soutenu par le Fonds Sud (aide du
Centre National de la Cinématographie), ce film a été primé à Locarno,
D'autres réalisateurs ont également achevé leur nouveau film en 2000; c'est
le cas de LÊ Hoang avec La clé d'or, ou encore LUU Trong Ninh avec Le quai des
femmes sans maris. Ces films ont été présentés dans plusieurs festivals
internationaux, notamment au Festival de Berlin.
Le Ministère de la Culture et de l'Information (MCI) organise tous les 3 ans
un grand festival national de cinéma. La 12ème édition de ce festival s'est déroulée
en mars 1999 à Hué. Parmi les 15 fictions en 35 mm sélectionnées, ce sont
les films Le Carrefour Dong Loc (1998) de LUU Trong Ninh (Lotus d'or), Hanoi
hiver 46 (1995) de ÐANG Nhât Minh, Les bûcherons (1999) de VUONG Duc, et
Retour à Van Ly (1997) de LÊ Hoang (Lotus d'argent) qui ont été primés.
Le MCI organise également chaque année le Festival international du film de
Hanoi auquel participe une vingtaine de pays ayant une représentation
diplomatique au Vietnam. La 7ème édition de ce festival se tiendra en fin
d'année 2001 à Vinh.
Enfin, le Vietnam accueille régulièrement les festivals régionaux : le festival des pays de l'ASEAN en novembre 1998, ou encore le festival d'Asie Pacifique en novembre 2000.
Le Cinéma français est présent au Vietnam à travers les actions de diffusion culturelle organisées régulièrement par l'Ambassade de France avec le concours du Ministère des Affaires Etrangères, en collaboration avec le Département du Cinéma du Ministère de la Culture et de l'Information et l'Association des Cinéastes Vietnamiens.
Depuis plusieurs années, des projections de films français en 35mm sont régulièrement organisées à Hanoi (Association des Cinéastes Vietnamiens) et à Ho Chi Minh Ville (Idécaf). Ces films sont projetés gratuitement au public, en version originale et doublés en vietnamien afin de ne pas restreindre leur présentation à un public francophone.
En 2000, une quarantaine de films, fictions et documentaires, auront ainsi été proposés au public. La plupart de ces films proviennent des cinémathèques du MAE ou de Bangkok. Dans certains cas, des distributeurs mettent à notre disposition des copies de films.
Une collaboration entre l'Ambassade de France, le Consulat Général à HCM et le le festival de Clermont-Ferrand permet d'organiser, chaque année depuis 5 ans, la présentation d'un programme de courts métrages, avec le soutien de Unifrance. Cet événement, qui connaît un succès grandissant auprès des professionnels, des étudiants en cinéma, mais également du grand public vietnamien, a contribué à mieux faire connaître le court métrage comme un genre cinématographique à part entière. Un projet similaire consacré au film d'animation a été lancé en 2000 en collaboration avec le festival d'Annecy.
Outre son action de diffusion culturelle, et suite aux propositions formulées par la partie vietnamienne en faveur d'une présence renforcée du cinéma français, l'Ambassade de France, en collaboration avec le Ministère des Affaires étrangères et l'Agence pour le Cinéma Indépendant et sa Diffusion (ACID) et le Ministère vietnamien de la Culture et de l'Information, ont mis en œuvre un programme de distribution de films français au Vietnam.
FAFILM
M. LUU Danh Hung, Directeur Général
19 Nguyên Trãi, Hànôi, Viêtnam
Tel : 00 84 4 853 33 74, Fax : 00 84 4 853 16 11.
Le Nhân Dân (Le Peuple), journal du Parti communiste vietnamien (tirage : 180.000 exemplaires, site internet en anglais et en vietnamien : http://www.nhandan.org.vn ), le Quân Ðôi Nhân Dân (L'Armée populaire), dont le tirage se situerait vers 70.000 exemplaires, le Sài Gòn Giai Phóng (Le Sàigòn libéré), et le Hà Nôi Moi (Le Hànôi nouveau), deux quotidiens assimilables à de gros régionaux, ou à des nationaux, car ils sont aussi vendus à l'extérieur de leur ville-siège (surtout le Sài Gòn Giai Phóng). Ces deux dernières parutions dépendent de l'organisation locale du PCV. Tin Tuc (Les nouvelles) est le quotidien du soir de l'Agence vietnamienne d'information (AVI, voir plus bas). Il tirerait à 50.000 exemplaires.
- Les quotidiens en langues étrangères: Le Courrier du Viêtnam annonce 4000 exemplaires, et Viêtnam news, 10.000. Tous deux sont publiés par l'AVI. Sàigòn Times Daily" appartient au groupe Sàigòn Times (lui-même dépendant du comité populaire de la ville), qui compte en outre plusieurs titres économiques, généralistes ou spécialisés, en langues étrangères et en vietnamien. Parmi ces titres, Sàigòn éco en français, Sàigòn Times weekly en anglais (adresse internet: http://www.saigontimesweekly.saigonnet.vn ), Thoi Báo Kinh Tê Sài Gòn en vietnamien (Les temps économiques de Sàigòn), Tiêp Thi (Marketing).
Les parutions pluri-hebdomadaires
Ces journaux paraissent quatre ou cinq fois par semaine.
Les leaders du secteur: Lao Ðông (Le travail). Dépend de la Confédération nationale des syndicats. Le tirage atteindrait les 80.000 exemplaires. Le site internet du journal (http://www.laodong.com.vn ) est très consulté par les Vietnamiens de l'étranger. Les deux autres journaux, qui dominent le secteur, sont Thanh Niên (La jeunesse, qui dépend de l'Union de la jeunesse, et annonce un tirage de 165.000 exemplaires) et Tuôi Tre (Jeune âge, publié par l'organisation des Jeunesses communistes de HCM ville, et annonce un tirage de 260.000 exemplaires).
Pour des informations sur les média de Hô Chi Minh Ville, voir sur Internet à l'adresse suivante: http://www.hcm.fpt.vn
Les journaux locaux paraissent deux, trois ou quatre fois par semaine, suivant la taille des provinces. Ils dépendent en général de l'instance provinciale du PCV, ou d'une autre organisation parapublique locale. Ils sont diffusés, en théorie, sur la zone géographique de chaque province administrative, ou de la ville-province.
Le lectorat potentiel est très important: au Viêtnam : la moitié de la population a moins de 20 ans). Ce secteur de la presse destinée à la jeunesse bénéficie de subventions conséquentes, et les journaux sont distribués directement dans les écoles.
Les titres leaders sont Viêtnam economic times, le mensuel en anglais (adresse internet: http://vneconomy.com.vn ) et son édition hebdomadaire en vietnamien (dont le tirage atteindrait 30.000 exemplaires). Titre, dans lequel a investi le groupe Ringier. L'autre principale publication est l'hebdomadaire Viêtnam investment review (site internet: http://www.vir-vietnam.com), et son édition en vietnamien (tirage annoncé: 30.000 exemplaires).
L
On trouve des titres consacrés uniquement au football, et d'autres plus généralistes. La presse sportive dans son ensemble se porte très bien. Au moment du Mondial de football en 98, les tirages ont explosé, et 18 éditions spéciales nationales sont apparues.
La plupart des titres sont des hebdomadaires. On peut distinguer les titres historiques, au contenu essentiellement politique et social (comme Femmes, Femmes de Hànôi, Femmes de HCM ville), et les titres nouvelle vague, au contenu plus jeune (modes, styles de vie, beauté), avec des titres comme Jeune mode (participation du groupe Ringier), Culture femmes (lancé par le groupe Hachette), ou Le monde des femmes (édité à HCM ville avec des capitaux allemands).
Ces journaux dépendent des organes policiers. Un grand nombre d'entre eux sont des régionaux. Ils affichent les plus gros tirages de la presse vietnamienne, tous secteurs confondus.
Les deux titres principaux sont An Ninh Thê Gioi (Sécurité
internationale), qui vendrait 500.000 exemplaires chaque semaine, et Báo Công
An Thành Phô Hô Chi Minh (Le journal de la police de HCM ville), dont le
tirage se situerait aux alentours 350.000 exemplaires, et dont la parution est
bi-hebdomadaire.
Le premier s'est spécialisé dans les grosses affaires criminelles
vietnamiennes (notamment de drogue, et de corruption), mais il consacre
l'essentiel de sa pagination aux faits-divers internationaux.
Le Journal de la police de HCM ville, affiche une ligne éditoriale se rapprochant plus de la presse à sensations: faits-divers vietnamiens les plus violents, photos très explicites, récompenses promises aux lecteurs, qui aideront à résoudre certaines affaires...
"Le courrier du Viêtnam" est le seul quotidien en français publié au Viêtnam (4000 exemplaires environ). Il s'agit d'un journal d'informations générales, de format tabloïd, dont les 16 pages se partagent entre l'actualité vietnamienne et internationale, et plusieurs rubriques (Economie, éducation, société, culture, sports, loisirs...). Lancé en 1993, "Le Courrier du Viêtnam" est publié par l'Agence vietnamienne d'information AVI. Le journal a inauguré une nouvelle maquette, plus moderne, début 2000.
"Sàigòn Eco" est un mensuel économique en français. De format magazine, il compte 32 pages. Il est édité par le groupe Sàigòn Times. Lancé en 1993, son tirage atteindrait aujourd'hui les 5000 exemplaires. Prix de vente au numéro: 5000 dôngs.
Cet organisme est placé sous la tutelle du gouvernement. Son directeur général a rang de ministre, au même titre que les directeurs de la télévision et de la radio vietnamiennes. Le siège de l'AVI se situe à Hànôi, mais l'agence possède des bureaux dans toutes les provinces du pays, ainsi que dans les capitales asiatiques et dans les grandes capitales du reste du monde, notamment Paris.
L'agence vietnamienne est présente sur internet, en vietnamien et autres langues (http://www.vnagency.com.vn .
L'Association des journalistes vietnamiens est une organisation socio-politico-professionnelle. Elle dépend du Front de la Patrie, organisme du Parti Communiste Vietnamien. L'AJV délivre la Carte de presse des journalistes professionnels vietnamiens, et tous les journalistes ayant la carte sont membres d'office de l'AJV. L'association compte aujourd'hui 8291 membres (6406 hommes, 1885 femmes). Outre l'attribution des cartes de presse, l'association intervient également dans l'élaboration de la législation sur les média, dans la formation des journalistes, et dans l'organisation de plusieurs événements liés à la communication : fête de la presse le 21 juin, foire-exposition sur les média vietnamiens lors de la fête du Têt… Des élections ont lieu tous les 5 ans au sein de l'association. Le président, récemment élu, de l'AJV est Hông Vinh, le rédacteur en chef du Nhân Dân, quotidien du Parti Communiste Vietnamien. L'Association publie également le journal Nhà Báo và Công Luân (Journalisme et opinion publique), hebdomadaire tiré à environ 15.000 exemplaires.
Le Ministère de la culture et de l'information a un rôle consultatif, en ce qui concerne l'élaboration de la législation sur les média. Il a aussi comme mission d'exercer un certain contrôle de la presse vietnamienne. Mais surtout, c'est lui, qui octroie l'autorisation de publication à un titre de presse.
Pour plus d'informations sur le paysage audiovisuel vietnamien, voir sur Internet le site de l'Ambassade de France au Viêtnam : www.ambafrance-vn.org, rubrique coopération audiovisuelle.
Olivier DELPOUX
Attaché audiovisuel
Ambassade de France à Hànôi
olivier.delpoux@diplomatie.gouv.fr
Journaliste française
au Vietnam
Pascale Trouillaud, 40 ans, est directrice du bureau de l'AFP à Hanoï depuis deux ans. Elle travaille dans la capitale vietnamienne avec son adjoint canadien, un photographe et deux assistants vietnamiens. Ce bureau couvre tout le pays, mais également le Laos.Trouillaud Pascale, directrice du bureau de l'AFP à Hanoï
- Comment êtes-vous devenue journaliste ?- Votre parcours à l'AFP avant
d'arriver à Hanoï ?
- Je suis restée trois ans au desk économie. Je suis ensuite partie deux ans
au bureau de Londres, comme journaliste économique. Je suis revenue six mois à
Paris avant de partir comme adjointe au bureau de Pékin. J'y suis restée
quatre ans, de 1988 à 1992. Ensuite, retour sur Paris. Et en juillet 1995, j'ai
été nommée à Hanoï.
- Est-ce un handicap d'être française
à Hanoï ?
- Non, au contraire. Il y a ici une grande bienveillance vis-à-vis de la
France. C'est aussi un avantage d'être à l'AFP, qui est très connue ici. Il
faut dire que nous sommes au Vietnam depuis des années. Le bureau est même
resté ouvert pendant la guerre du Vietnam. A l'époque, les journalistes en
poste étaient installés dans un hôtel d'Hanoï. Pour écrire leurs dépêches,
ils montaient sur le toit et comptaient les bombes qui pleuvaient sur la ville.
Nous étions la seule agence mondiale présente au Vietnam. Nous sommes restés
en situation de monopole jusqu'aux années 90. Avec l'ouverture, Reuter et AP (Associated
Press) sont arrivées. En 1992, cinq médias étaient accrédités. En 1997,
nous sommes une trentaine !
- Tout le monde est basé à Hanoï ?
- Oui. Le contrôle est ici très centralisé. Ce serait pourtant bien que nous
puissions ouvrir un bureau à Ho Chi Minh ville, qui concentre une grande partie
de l'actualité économique. Nous devons d'ailleurs nous y rendre au moins une
fois tous les deux mois.
- Vous partez notamment à Ho Chi Minh
ville pour l'actualité économique. Comment se fait le reste de la collecte de
l'information ?
- Ici, il faut vraiment creuser pour trouver l'information. Nous avons les
sources officielles, qui sont assez indigentes. Deux fois par mois, nous
recevons le briefing des Affaires étrangères. On peut aussi interviewer les
responsables par téléphone. Et puis il y a la presse vietnamienne, soit une
douzaine de journaux. Les deux assistants vietnamiens passent les 2/3 de leurs
journées à éplucher la presse. Pour nous, cela constitue surtout une alerte.
Ensuite, tout est à vérifier. Au niveau économique, nous avons beaucoup de
sources dans le monde de l'entreprise, ici ou à Ho Chi Minh ville. Il y a enfin
les ONG, les organisations internationales et les diplomates. Il y a une forte
présence étrangère à Hanoï.
- Parlez-vous le vietnamien ?
- Non. Je crois d'ailleurs qu'aucun journaliste en poste n'est capable de le
parler couramment. C'est une langue très compliquée. Ce n'est pas un handicap
majeur pour le travail. Le formalisme et la bureaucratie sont tels que nous
devons forcément passer par un interprète lors de nos interviews. Certains
dirigeants parlent de plus un excellent français.
- Partez-vous souvent en reportage ?
- Les médias étrangers sont sous étroite surveillance. Ils ne
peuvent pas circuler dans le pays sans demander une autorisation préalable
au service de presse. Il faut s'y prendre deux semaines à l'avance, donner un
programme précis des interviews que nous voulons réaliser, un planning du déplacement.
Cette lourde structure casse un peu la spontanéité... Cela dit, toutes les
autorisations finissent toujours par être accordées.
- Vous déplacez-vous dans d'autres
pays ?
- Notre bureau couvre également le Laos. Mais cela ne concerne finalement que
5% de l'actualité que nous traitons. Avant, nous avions aussi le Cambodge. Mais
devant l'inflation de l'actualité dans ce pays, il a été rattaché à
Bangkok.
- Quelles sont les difficultés inhérentes
au pays ?
- Le manque de transparence, l'opacité... On sent malgré tout poindre
un effort de communication. Au VIIIème Congrès quinquennal du Parti
communiste, ils ont ainsi organisé pour les journalistes des conférences de
presse et des rencontres avec les délégués !
- Votre meilleur souvenir au Vietnam ?
- Deux petits scoops politiques qui nous ont permis de griller la concurrence :
d'une part la grave attaque cérébrale du président de la République et
d'autre part l'expulsion fracassante d'un membre du bureau politique. Nous
l'avons su avant les autres agences.
- Le pire souvenir ?
- Ma couverture du Congrès du Pathet lao. J'ai dû le couvrir par téléphone
alors que je n'avais jamais mis les pieds au Laos. Le président de la République
a annoncé son retrait du bureau politique. Nous avons pensé que cela
signifiait qu'il se retirait de la vie politique. En fait, il est resté à son
poste de président. Si j'avais été sur place, je pense que j'aurais pu éviter
cette erreur.
- Comment envisagez-vous la suite de
votre parcours ?
- Idéalement, ce serait de revenir en Asie, assez rapidement. Peut-être à Pékin...
http://www.imaginet.fr/terminus/pays/vietnam/pj_15_v_trou.html